POP AMBIENT 2018
(Kompakt)
Kling, plong… Quelques notes de piano et un habillage qui s'apparente à du field-recording. C'est sur "Splinter" de Fresco & Pfeiffer, un morceau en forme d'interlude, que s'ouvre la cuvée 2018 de la fameuse série Pop Ambient. Ensuite, le voyage se poursuit avec une courte déclinaison de nappes, genre ambient symphonique. Mais on rentre complètement dans le sujet avec "Brahmi" de Chuck Johnson : une longue dérive space et lumineuse, avec en arrière-plan quelques lignes espacées de sonorités plus rondes. Avec "L'Atalante", Triola dévide une boucle basée sur une mélodie "pop". Plus délicat et vaporeux, le vieux routier de l'ambient-electronic Kenneth James Gibson prend ensuite le relai avant de céder la place à son tour à Kaito qui livre un morceau évanescent et velouté ("Travelled between souls"); quelques arpèges en prélude à son prochain opus que l'on espère et attend avec impatience. Introspectif, Mikkel Metal, d'ordinaire plus habitué à des plans-séquences dub-techno, joue également l'apaisement avec "Shame". Peut-être le titre le plus dark de cette anthologie avec "Athos" de Jens-Uwe Beyer (aka Popnoname) qui s'impose comme une B.O. aux sombres accents acoustiques. Cette description pourrait aussi s'appliquer à The Orb qui propose un morceau un peu plus perturbé, mélangeant frictions électroniques et murmures rituels, dont l'atmosphère s'accorde bien avec son titre "Sky's Falling". T.Raumschmiere, généralement écorché et rugueux, opte lui aussi pour un intermède ample et symphonique ("Eterna"), auquel succède le "Panorama" triste et mélodieux de Thore Pfeiffer accompagné de Max Würden. Yuri Onodera conclut cette parenthèse relaxante et intemporelle avec une frise mélodique et grésillante ("Nine Chains To The Moon"). C'est le seul à présenter deux morceaux pour cette compilation.
Laurent Diouf
wtm-paris.com, 2018