Nous rions sous cape en nourrissant de secrètes et coupables espérances… Oui, 2011 est vraiment une "année fléau"… La sarabande continue : crise économique, famine et épidémies, catastrophe nucléaire, guerre tribale et néo-coloniale, désastre écologique, tension sociale et cyber-répression… On en passe et des meilleures… Sachant que le pire est toujours certain. Qu'on en finisse, et vite ! Notre réel finira bien par ressembler aux dystopies qui, jusque là, mûrissaient dans les cerveaux fertiles des concepteurs de mondes imaginaires. Nous n'en sommes pas si loin. Encore quelques mutations, un effondrement généralisé du système (on perçoit les premiers craquements…), des technologies post-atomiques, des "drogues télé-kinésiques", et une ambiance crépusculaire qui plombent une jungle urbaine peuplée de créatures dont on ne sait, en dernière instance, si elles appartiennent au genre humain, au règne animal ou végétal, ou à celui des machines… Ajouter à cela, une écriture extrêmement ciselée, à la fois coupante et poétique, descriptive et "sur-réelle"… Et vous avez une idée de l'arrière-monde dans lequel baignent les nouvelles de Jacques Barbéri, réunies par Richard Comballot dans une anthologie d'exception intitulée Le Landau du Rat. Au sommaire, des textes parus naguère dans le recueil Kosmokrim (feu Présence du Futur) et dans des publications obscures dans les années 80/90s.
Laurent Diouf
Digitalmcd.com, septembre 2011