BLACK LUNG
"The Soul Consumer"
(Ad Noiseam)
La dernière fois nous avions laissé David Thrussel aka Black Lung errant dans les bâtiments ultra-secrets de quelques officines gouvernementales des États-Unis, traquant les bruits des machines dédiées à la cyber-surveillance… On le retrouve infiltré dans le circuit très confidentiel des amateurs de chair humaine… Comme dans les épisodes précédents, ne cherchez pas à démêler le vrai du faux : pratiquant la politique-fiction pour dénoncer les pires travers de notre société, David Thrussel établit un climat bien particulier pour chacun de ses albums. En l’occurrence, sur The Soul Consumer, avec une méthodologie éprouvée, il aligne ses morceaux qui agissent comme autant d’opérations incisives… Passant de l’electronica dézinguée à des breakbeats taillés au scalpel, s’autorisant un virage rock, « saignant » et industriel, puis revenant à de la dark-tek en prélude à des dérives trash et synthétiques, sans négliger des séquences plus cinématographiques (« Moontide and muzak »)… Piste après piste, Black Lung multiplie des incursions carnassières, pratiquant une véritable autopsie des musiques actuelles… sans anesthésie !
Laurent Diouf
2010