Altérité radicale et "malaise dans la civilisation" sont les ingrédients de L’oiseau d’Amérique (Folio SF) de Walter Tevis. Cet auteur disparu fût tiraillé entre le jeu — L’arnaqueur et La couleur de l’argent, c’est lui ! — et le désarroi extraterrestre : L’homme tombé du ciel, adapté au ciné avec David Bowie sous le titre L'homme qui venait d'ailleurs, c’est encore lui ! Un robot black qui a le blues et développe des tendances suicidaires, un citoyen ordinaire qui découvre des lectures interdites, une sans-papiers qui refuse de prendre les pilules du bonheur… Ce livre est comparable, pour son atmosphère, son humour empreint de mélancolie et ses situations, à certains récits d’Aldous Huxley, de Ray Bradbury et Brian W. Aldiss…
Laurent Diouf
MCD #30, sept.-oct. 2005
Walter Tevis, L’oiseau d’Amérique (rééd. Folio SF)