Fin 70s, les babas sont fatigués. En Allemagne, la révolution espérée s’embourbe dans une dérive sanglante. Les adolescents tournent le dos à ces espérances. No future. Cela fait l’effet d’une grenade dégoupillée dans une maison de retraite…
Une décennie plus tard, une autre génération sonnera le glas du rock, fût-il punk, pour des terrains de jeu plus high-tech. Mais c’est une autre histoire.
Celle que nous raconte Jürgen Teipel dans son livre Dilapide ta jeunesse se dessine au creux d’entretiens avec Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten), Frieder Butzmann, Robert Görl (DAF), Gudrun Gut, Alexander Hacke, Holger Hiller (Palais Schaumburg)…
Tous n’ont pas eu le même parcours. Certains sont sortis du circuit musical et mènent désormais une carrière "honorable". D’autres se sont crashés en cours de route…
Mais tous racontent la même épopée, brève et intense, pleine de fulgurances et d’exubérance, avec la musique comme seule loi. Un "élan vers le pire"…
Laurent Diouf
publié dans MCD #61, nov.-déc. 2010
Jürgen Teipel, Dilapide ta jeunesse : un roman-documentaire sur le punk et le new-wave allemands (Éditions Allia, 2010)