Nous sommes donc seuls. Les autres espèces spatiopérégrines de la galaxie n'ont pas la possibilité ou le désir de nous tenir compagnie. Enfin, en théorie… Car lorsque Rue Cassels — l'héroïne de Permanence, le nouveau roman de Karl Schroeder — découvre par hasard un étrange satellite, cette certitude est remise en cause. Pas de chance, elle pensait avoir trouvé là un viatique après avoir fui l'arche où elle vivait confinée. Mais ce n'est ni un astéroïde, ni l'épave d'un cycleur; ces navettes interstellaires qui assurent des liaisons de maintenance avec les stations de travail avancées dans la galaxie. Il se pourrait même que ce soit une sorte de berserker, de machine de mort… Dès lors, s'en suit toute une batterie de questions sur la nature de cet artefact menaçant. D'où vient-il, qu'elle est sa raison d'être, quels sont ses créateurs, quelles sont leurs intentions et, l'être humain étant viscéralement cupide, quel profit (militaire, économique) peut-on en tirer ? Y répondre pourrait bien nous amener à repenser l'origine de l'humanité qui commence juste à essaimer dans l'espace…
Laurent Diouf
MCD #26, février 2005
Karl Schroeder, Permanence (Lunes D'Encres)